Note de l’Observatoire : Nous tenons à remercier Lucile, jeune bénévole de l’association et étudiante en biologie marine qui a pris le temps de rédiger cet article afin de vous faire découvrir cette espèce plancton… ophage.
Un requin des plus intriguant
Le requin pèlerin ( Cethorinus maximus ) est une des 3 espèces de requin qui sont planctonophage, c’est-à-dire qui se nourrit de plancton. En nageant lentement la gueule ouverte, il filtre l’eau pour récupérer le zooplancton. Chaque arc branchial, en plus de porter une branchie très vascularisée permettant les échanges respiratoires, dispose d’un peigne branchial constitué de 1000 à 1300 branchiospines. Servant à retenir les particules alimentaires, ces appendices en forme d’épines sont situés sur le bord interne du peigne. Ces derniers, dirigés vers l’intérieur de la gueule, se dressent en travers du trajet de l’eau lorsque le requin à la gueule ouverte et forment alors un filtre très efficace. Nous en connaissons très peu sur ce requin qui évite l’humain. C’est pourquoi une association se charge des recherches scientifiques : l’APECS.


Présence en 2023 : Une Saison Modeste mais Prometteuse
En 2023, l’Association pour l’étude et la conservation des sélaciens (APECS) a enregistré 43 signalements, dont 35 observations valides de requins pèlerins sur le littoral français. La majorité concernait des individus vivants (97,1 %), avec une seule capture accidentelle signalée. (Bretagne : Ouvrez les yeux… Le géant requin-pèlerin est de retour, Autres ressources | APECS)
Bien que ce chiffre soit inférieur à la moyenne des années précédentes, il témoigne d’une présence continue de l’espèce, notamment au printemps et en été, périodes où ces requins viennent se nourrir en surface.
Zones d’Observation : La Bretagne en Première Ligne
La Bretagne reste un hotspot majeur, concentrant environ 72 % des observations nationales. Les zones les plus propices incluent le sud du Finistère, les Glénan, Belle-Île et Groix. Ces secteurs riches en zooplancton attirent ces géants paisibles, qui peuvent atteindre jusqu’à 12 mètres de long. (72 % des observations citoyennes de requins pèlerins en France ont lieu au large des côtes bretonnes | Observatoire de l’environnement en Bretagne, Trégunc. Campagne d’observation des requins-pèlerins – Quimper.maville.com)
Suivi Satellite : Des Balises pour Mieux Comprendre
Grâce au programme PELARGOS, l’APECS équipe certains requins de balises SPOT et MiniPAT pour suivre leurs déplacements. En 2018, un requin a été suivi pendant 834 jours, révélant une migration jusqu’au Cap-Vert. Ces données sont cruciales pour comprendre les habitudes migratoires de l’espèce et identifier les zones essentielles à sa conservation. (Bretagne : la pose de balises sur des requins pèlerins, une première mondiale, Bretagne : Ouvrez les yeux… Le géant requin-pèlerin est de retour)


Une Espèce en Danger
Classé comme espèce en danger d’extinction à l’échelle mondiale, le requin pèlerin fait face à plusieurs menaces : captures accidentelles, collisions avec des navires, pollution et perturbations liées aux activités humaines. Depuis 2007, sa pêche est interdite en Europe, mais la vigilance reste de mise. (72 % des observations citoyennes de requins pèlerins en France ont lieu au large des côtes bretonnes | Observatoire de l’environnement en Bretagne)
Participez au Suivi !
Le programme de recensement de l’APECS repose sur la science participative. Professionnels de la mer, plaisanciers, plongeurs ou simples observateurs, vous pouvez signaler vos observations via le formulaire en ligne sur le site de l’APECS ou en appelant le 06 77 59 69 83. (72 % des observations citoyennes de requins pèlerins en France ont lieu au large des côtes bretonnes | Observatoire de l’environnement en Bretagne)
