La vie dans une goutte d’eau

Le vrai visage des planctons

Pour Halloween, quoi de mieux que de se raconter des histoires effrayantes, venues de notre imagination ou de faits réels ? Ici, la nature, et plus précisément le plancton, a de belles années devant lui pour nous faire frissonner tant sa diversité est…effrayante. Le plancton est beau et chatoyant de couleur, vous croyez ? À regarder de plus près, les copépodes, les chaetognathes ou bien les larves de phoronidés peuvent inspirer les réalisateurs de films d’horreur. Aussi, certains d’entre eux, ont des manières assez particulières de se nourrir ou juste de vivre… Prenez le temps de lire ces différentes anecdotes à travers la vie tumultueuse des organismes planctoniques et mettez-vous à la place de leur victime… Joyeux Halloween !

Des visages inquiétants…

Tout le monde le sait, le Plancton, dans sa diversité, révèle des formes surprenantes et très souvent magnifiques. Mais, cette formidable et foisonnante vie ne peut recéler que des « beautés », elle peut également abriter des monstres… Copépodes, chaetognathes et phronimes ne sont que des exemples qui parfois paraissent innocents au microscope. Il n’empêche que ces zooplanctons ont une tête à faire fuir leurs prédateurs. 

Le copépode :

D’aspect plutôt frêle lorsqu’on l’observe au microscope, le large groupe des copépodes représente des animaux qui, d’ordinaire, font 1 à 2 mm en moyenne. On l’observe avec de grandes ou courtes antennes, un corps allongé ou trapu, aux formes libres ou parasites. Si l’on évoque ce crustacé cosmopolite, c’est parce qu’il n’est pas si mignon que ça et pourrait même inspirer quelques monstres de fantaisie :

Le phronime :

Il y en a un qui a réellement inspiré un réalisateur pour un film d’horreur : le phronime. En effet, Ridley Scott, premier réalisateur de la série de film « Alien » se serait inspiré de ce petit plancton pour créer le xénomorphe, monstre culte de la pop culture. En plus de son apparence, le phronime a des tendances spéciales pour se protéger et se nourrir : il découpe des gélatineux pour en faire des tonneaux, se cache dedans et élève ses larves qui se nourriront de cette carcasse transparente. De quoi s’inspirer pour créer d’autres histoires d’horreur.

Une photo de Christian Sardet

Le chaetognathe :

Dernière photo peu avantageuse du plancton, celle du chaetognathe, un ver (principalement) nageur et ultime prédateur de copépodes et autres microplanctons. Son nom, tiré du latin, signifie littéralement « mâchoire ciliée », ce qui lui donne une apparence très particulière…

Noctiluca, le Jekyll and M. Hyde du Plancton

Vous connaissez le livre « L’étrange cas de Dr Jekyll et de M. Hyde » et son histoire ? un homme obsédé par sa double personnalité et qui par une drogue tente de séparer son bon côté de son mauvais ? Nous n’irons pas jusque-là avec notre dinoflagellé mais une partie de cette histoire s’y accroche. Cette microalgue aux pouvoirs bioluminescents possède bien deux « côtés » : un gentil disons, où elle est autotrophe en raison d’une symbiose avec d’autres algues qui lui apportent tout ce dont une plante pourrait avoir besoin. Mais, de ce côté vert elle en a un autre, dépourvu de symbionte qui la rend principalement carnivore en dévorant des œufs de poisson, des nauplies de copépode et d’autres petites proies. Ce côté « double face » lui vaut bien le surnom de « Jekyll et M. Hyde du plancton » non ?

Les dinophysis, ces voleurs d’organ(ites)

Encore un dinoflagellé, ce groupe de microalgue est plutôt spécial et ne respecte que très peu leur côté végétal. Avec le genre dinophysis, nous avons encore un bel exemple d’une algue meurtrière qui vit d’une bien étrange manière. Au-delà du fait qu’elle rende parfois impropre à la consommation humaine les coquillages, Dinophysis ne sait surtout pas faire de photosynthèse, du moins au début de sa vie. Pour que l’histoire commence, il faut que des cryptophytes apparaissent et se fassent dévorer par un petit cilié nommé Mesodinium, qui est un kleptoplaste, c’est-à-dire qu’il vole les cellules de ses proies pour devenir à son tour photosynthétique. À son tour, le cilié se fait également dévorer… par Dinophysis, car cette dernière a aussi des tendances « carnivores » et kleptoplastes. Elle récupère également les chloroplastes précédemment volés et s’en sert pour enfin devenir autotrophe ! Un trafic d’organite bien ficelé qui rend finalement sa vie assez spéciale.

Les acanthaires, ou comment ils séquestrent d’autres planctons

Autre manière de profiter des bienfaits d’un autre plancton sans pour autant rentrer dans une vraie symbiose : les acanthaires. Vous les connaissez peut-être, planctons généralement sphériques aux longues épines de quelques centaines de microns pour les plus gros, ils vivent avec des algues zooxanthelles en leur sein. Ce qui avait été longtemps perçu comme de la symbiose serait en fait une sorte de commensalisme en empêchant ces algues de se diviser. Elles grossiraient et ce dernier leur volerait quelques cellules de temps en temps pour ses besoins personnels.  Les observations de ce comportement sont encore assez récentes et ne permet pas d’aller plus loin, mais on peut y observer une fin de liberté et une transformation assez morbide pour les cellules végétales capturées.

La méduse qui nageait dans la fontaine de Jouvence

Beaucoup de journaux et sites internet en ont parlé lorsque la nouvelle a été annoncée : une méduse, du genre Turritopsis, aurait trouvé une forme d’immortalité, celle de faire une boucle dans son cycle de vie. Si cela inspire des innovations dans la médecine, la fiction s’en est déjà emparé depuis bien longtemps sans se diriger vers de belles fins. Si la science permettait de s’approprier le pouvoir de T.dohrnii pour rendre quelques humains immortels, son cycle de vie totalement différent du nôtre créerait sûrement quelques bizarreries.

Illustration d’Alexandre Boivin

Voilà ! le monde du Plancton a fini de donner quelques-uns de ses côtés « effrayants » pour Halloween. N’oubliez pas que ça peut être aussi de bonnes idées de costumes histoire d’être original pour très bientôt !

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