La vie dans une goutte d’eau

Bloom.

Un nouveau texte de Tifenn Yvon, membre de l’Observatoire au CA et ostréicultrice à Listrec à Locoal-Mendon. Nous avions déjà évoqué le phénomène de Bloom dans un ancien article, dans un langage plus « scientifique ». Nous profitons du Printemps pour remettre les couverts là-dessus et l’évoquer sous un autre angle, celui de ce métier de la mer si dépendant de ces aléas planctoniques. Vous pouvez retrouver le premier article en bas de page et vous renseigner davantage sur la thématique.

Et bim.

 Le froid.

 La pluie.

 Ces conjonctions de pas coordination qui bousculent les plannings.

 Cette année nous ne mettrons pas le naissain en place en avril.

 Nous mettons plein d’autres choses en place parce que c’est le printemps quand même, c’est le soleil qui nous le dit. À moins que ce ne soient les oiseaux dans la haie. Ils chantent à s’en étourdir les plumes.

Les fenêtres s’ouvrent plus longtemps, l’air peut irriter les yeux, les allergiques le savent bien, les pare-brise se parent de poudre jaune. Il n’empêche que c’est beau le printemps.

Nous avons eu un hiver humide. Très humide. Nous n’avons pas eu vraiment froid. Les ruptures thermiques attendues n’ont pas eu lieu. Il faudra revenir en été pour en savoir les conséquences sur les parcs, la végétation, les couleurs, la nourriture…

Mais voilà, Giovanni nous a dit « le naissain est trop petit, je vais attendre la maline prochaine ». Pendant longtemps je ne faisais pas la maline de la Maline.

Les charentais ont un joli vocabulaire pour plein de mots et notions. Les drôles et la maline sont ceux que j’entends le plus.

Bref, la maline c’est la grande marée.

Ici pourtant, en ria, les huîtres sont en pousse. Vraiment en pousse.

Le coefficient de croissance d’une huître (ça fait savant, ou matheux, je ne suis ni l’un ni l’autre) diminue avec l’âge. Comme nous quoi. Mais visiblement, notre façon de faire permet au coquillage de bien se développer, car même les adultes sont en croissance. Et cela grâce à qui ? Grâce à Plancton végétal ! Phyto de son joli prénom 🙂

Bon d’accord, le fait que l’on ait une très faible densité joue aussi. Moins il y a de gourmands plus il y a à manger ! C’est élémentaire cher Watson.

Et à quoi cela est-il dû ? Si le printemps est là, comme le racontent les signes visibles à l’œil nu dans nos campagnes et jardins, puisque les arbres remettent leur habit vert, que les forsythia jaunissent, que le charme agit, que le Polownia du voisin se clochette de mauve, c’est bien que la nature frétille.

En mer, c’est pareil.
Même si notre chien n’est pas encore convaincu que l’eau est assez chaude, les rayons du
soleil produisent la lumière qui pénètre suffisamment loin dans l’eau pour qu’elle aie cette
action de photosynthèse qui transforme l’énergie lumineuse en énergie chimique. Ce qui
produit de l’oxygène (le plancton poumon de la planète !). Cet échange d’énergies est
rendu visible par la couleur de la chlorophylle !
Avec les diatomées, les huîtres trouvent à se repaître tant que tant. La multiplication
extraordinaire du phytoplancton au printemps, ou efflorescence algale, nourrit les
huîtres, leur permet de prendre des forces pour la période de reproduction qui va se
présenter au fur et à mesure du réchauffement de l’eau. C’est en ce moment qu’elles sont
les plus charnues, et gourmandes. Toutes les papilles sont sollicitées, on en prend plein le
palais !
Bref, si bloom il y a, c’est bloom pour nous aussi !

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