La vie dans une goutte d’eau

Un tentacule de méduse, comment ça marche ?

Selon les légendes urbaines, une piqûre de méduse peut nous brûler la peau ou nous électrocuter. Effectivement, au vu des lésions plus ou moins graves qu’elle peut nous causer et cette sensation électrifiante nous stupéfiant quelques instants, ces croyances pourraient tenir la route. Seulement, comme vous vous en doutez, une légende reste une légende et la réalité en est tout autre.

D’où viennent cette sensation et ces marques ?

Dans la mer, ou cachée sous un voile de sable après un échouage sur nos plages, la méduse nous réserve cette mauvaise surprise lorsqu’on la frôle. On s’est fait piquer, et on s’en passerait bien.

Piqûre plus ou moins douloureuse, servant à la base de défense contre de potentiels prédateurs et d’outils de pêche paralysant ses victimes, cette dernière se compare à celle d’autres animaux : frelon, abeille, vive…

Une différence existe entre les méduses et ces autres animaux : elles ne piquent pas de manière délibérée. Contrairement à une guêpe qui irait planter son dard dans votre bras. mais nous verrons pourquoi un peu plus bas.

En effet, bien qu’ils n’aient pas vraiment de points communs, méduses, frelons, ou vives ont en un : ils nous injectent tous un venin. D’autres exemples existent, qui d’ailleurs sont de proches parents de la méduse : anémones, coraux et physalies. C’est dans cette diversité que l’on trouve toute une variété de venins, électrifiante, brûlante, paralysante ou même mortelle… Une variété aux effets dévastateurs parfois suivis de séquelles.

Une famille piquante

Comme dit précédemment, les méduses font partie d’une vaste famille composée d’anémones, de coraux ou encore de physalies, nommée les cnidaires.

Toutes urticantes, ces espèces se définissent comme tel, le terme de cnidaire vient d’ailleurs du grec « knidê », signifiant ortie. Ayant tous ce pouvoir, ces animaux n’ont néanmoins –et heureusement- pas tous la même virulence quant à la force de leur venin.  À moins d’avoir une peau sensible, une anémone ne saurait vous faire grand mal, sans pour autant vous laisser indemne, avec en cadeau un enflement de la surface touchée. À contrario, même avec une bonne peau et un bon métabolisme, certaines méduses vous enverront en moins de cinq minutes au cimetière. De plus, à chaque famille son venin !

Des milliers de cellules urticantes

À peine avoir effleuré le tentacule d’une de ces nageuses gélatineuses, on ressent une myriade d’aiguilles se plantant dans notre corps. Si le terme d’aiguille peut sembler figuré, c’est bien lui qui se rapproche le plus de la réalité. Des centaines, voire plusieurs dizaines de milliers de minuscules harpons tapissent le moindre tentacule d’une méduse, et contiennent en eux une dose de venin.

Cnidocystes ou cnidoblastes, ces harpons sont à l’origine contenus dans des capsules.

Cette cellule semble être tout un attirail de défense et d’attaque, avec un processus élaboré. Surprenant quand on pense que ces êtres sont considérés comme primaires, comparés à des animaux plus évolués tels que les poissons.

Tout d’abord, au sommet de cette capsule se trouve un cnidocil. Il s’apparente à un bouton réagissant de manière indépendante de la volonté de la méduse. C’est pourquoi même une méduse morte peut piquer. C’est donc après avoir excité –même brièvement- ce mécanisme que le harpon se déploie hors de la cellule en seulement quelques centièmes de seconde. Ce qui en fait une des cellules les plus rapides du règne animal ! possédées par un des animaux les plus lents !

Schéma d’une cellule urticante d’une méduse

Les bons gestes à appliquer lors d’une piqûre

Tout d’abord, mieux vaut réagir que qu’agir. Des villes et communes le font déjà : communication sur l’arrivée de ces gélatineuses, déploiement de filets anti-méduses… Cependant, il est encore très compliqué d’anticiper leurs apparitions, même les plus massives, car ces différentes méthodes sont encore à parfaire.
De notre côté, il paraît important de se renseigner lors d’apparition de ces gélatineux. Il serait douloureux de l’apprendre à ces dépens, les pieds dans l’eau ou dans le sable.

Enfin, comme les méduses, les remèdes ne manquent pas de légendes, plus ou moins amusantes. Il faut d’abord savoir que lorsqu’on se fait piquer, les cnidocystes peuvent rester collées sur la peau, sans pour autant s’activer. En passant de l’eau douce sur la zone affectée, cela risque d’aggraver les « brûlures » en activant les dernières cellules urticantes.

La plus connue des idées : uriner sur la partie envenimée se révèle inefficace. Même si son effet est proche du vinaigre (connue pour désactiver ses cellules), celle-ci varie et reste soit trop faible, soit inefficace. Aussi, dans sa phase alcaline, celle-ci peut réveiller les cellules urticantes et envenimer les choses.

Rencontre douloureuse avec une physalie

Le premier bon geste à adopter : c’est de rincer la zone avec de l’eau salée, et si possible, chaude. L’utilisation du vinaigre est aussi conseillée, ainsi que l’application de la mousse à raser (par exemple) pour capturer les cellules et s’en débarrasser à l’aide d’un carton rigide. Attention néanmoins, ces pratiques doivent être faites sous conseils de professionnels, et des surveillants de baignade peuvent avoir le matériel nécessaire. Un premier passage dans l’eau salée apaise cependant les brûlures.

Comme dit plus haut, il y a de nombreuses méduses et proches parents qui vont de pair avec une multitude de venins. Il n’y a donc aujourd’hui aucun remède. Informez-vous bien de leur présence et éloignez-vous des cnidaires !

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